Passeurs d'images

Les hirondelles de Kaboul

Zabou Breitman et Éléa Gobbé-Mévellec

Chef Op : Chef Op du film

France
2019
1h21

Mar. 4 Mars
Espace des Arts
14H00

Été 1998, Kaboul est en ruines et occupée par les Talibans. Mohsen et Zounaïra sont jeunes. Ils s’aiment, profondément et ostensiblement. En dépit de la violence et de la misère quotidienne, ils veulent croire en l’avenir. Mais voilà, se toucher est un crime sous les Talibans, comme écouter de la musique ou sortir sans son tchadri. Un geste insensé de Mohsen va faire basculer leurs vies. Un puissant brûlot contre l’obscurantisme.

 

Le dessin d’Éléa Gobbé-Mévellec, aquarelle délicate, reprend les traits des acteurs qui sont les voix des personnages, Zita Hanrot et Swann Arlaud en tête. Elle fixe aussi une réalité glaçante, d’autant plus étouffante qu’elle est réelle. En adaptant l’œuvre de Yasmina Khadra, la réalisatrice Zabou Breitman s’est frottée à ses convictions : dans le livre comme dans le film, la liberté est un mot qui n’existe pas pour les femmes.(France info, 24 septembre 2019)

Critique(s)

Réalisée à quatre mains par la comédienne et metteuse en scène Zabou Breitman et Éléa Gobbé-Mévellec, animatrice pour Ernest et Célestine ou Le Chat du rabbin, cette adaptation du roman de l’écrivain algérien Yasmina Khadra (nom de plume de Mohammed Moulessehoul, composé à partir des prénoms de son épouse) est un superbe tableau de la résistance à la terreur. Soutenue par la belle musique d’Alexis Rault, l’animation offre des contours plus doux que les images réelles, et bouleversantes, aux destins croisés de ces deux couples de générations différentes, soumis à la barbarie. Ce ne sont que ruines, pierres et rares silhouettes qui composent le décor, brun et gris, de la ville, devenue fantôme, alors qu’une séquence plus colorée rappelle combien Kaboul, avant, était grouillante de vie. Les femmes ? Indistinctes, enfermées derrière le grillage de leur burqa, l’aquarelle inspirée d’Éléa Gobbé-Mévellec leur donnant une forme presque abstraite, puisque ce monde intégriste les empêche de figurer. La séquence de lapidation à laquelle Mohsen participe comme un zombie est, à ce titre, d’une beauté terrible : sous les jets de pierre mortels, une Afghane s’affaisse pour ne devenir, à son tour, qu’un objet minéral, dans la poussière. La fin est d’autant plus palpitante quand, comme le dit si bien le titre, tous ces voiles noirs s’assemblent pour permettre un envol.Guillemette Odicino, Télérama, 7 septembre 2019

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